HOMMAGE A CORRAN PERRY ASHWORTH

Quand vous cherchez des informations sur le passé osselien, il y a un nom qui vous revient comme un refrain : Fabrice Dhollande. Fabrice est un passionné qui a l’habitude d’aller au bout des choses. Pour preuve, son action menée pour la mémoire d’un pilote néo-zélandais abattu au dessus d’Oissel le 03 Août 1944 : Corran Perry Ashworth.

 
Lu dans Paris Normandie – Lundi 29 septembre 2008

« L’avion arraché au fleuve
Il a fait plus de 20.000 km pour déposer une gerbe de fleurs. Jeudi, Vince Ashworth, venu de Nouvelle-Zélande, s’est recueilli quelques instants devant la stèle érigée en hommage à son frère. L’avion de Corran Perry Ashworth a été abattu par une batterie anti-aérienne allemande au-dessus de la Seine le 3 août 1944. « Il était né le 25 septembre 1921, rappelle sobrement Vince, il aurait eu 87 ans aujourd’hui».
L’avion volait à 4 000 pieds quand il a été touché par les balles de la DCA. Le pilote néo-zélandais, qui appartenait au 65e escadron « East India », n’a pu s’extraire de l’appareil pour sauter en parachute. La carcasse de l’appareil, qui a brûlé en tombant à pic dans le fleuve, a été localisée il y a deux ans grâce à la ténacité de Fabrice Dhollande.

Quatre mètres sous le fond

Passionné d’histoire, cet ingénieur en informatique a recoupé des archives de l’armée britannique, de l’armée française et du Port autonome pour déterminer avec précision l’endroit où reposent le Mustang III et le corps de son pilote.
Ses recherches ont été confirmées grâce à un nouveau système de détection électro-magnétique, mis au point par un docteur en mathématiques de l’Institut de recherches de Brest. « Nous avons détecté deux masses, l’une de 400 kg, l’autre de 1 200 kg, immergées à environ 4 mètres en dessous du niveau de la couche de sédiments », explique Fabrice Dhollande, qui ajoute que « c’est pour la famille de Corran que nous faisons cela. Pour lui permettre de faire le deuil ».

350 m3 de sédiments
Pour aller jusqu’au bout de la démarche, il faut désormais renflouer le Mustang. Des réunions ont déjà au lieu en préfecture. « Il restait deux difficultés », poursuit l’historien. « La première : s’assurer que les 350 m3 de sédiments que nous allons devoir enlever tout autour de l’appareil ne sont pas pollués, car il faudrait alors les traiter avant de les rejeter dans le fleuve ». La réponse est tombée il y a peu de temps : les sédiments ne sont pas pollués.
« Seconde difficulté, pour laquelle le préfet attend une réponse du ministère de la Défense: s’assurer qu’il ne reste pas d’explosifs dans l’appareil ». Quand toutes les incertitudes seront levées, les opérations pourront commencer. Vince, qui a aujourd’hui 76 ans, pourra peut-être enfin faire le deuil de son frère, qui a disparu il y a 64 ans à Oissel. A plus de 20 000 km de chez lui. » G.L.

POUR EN SAVOIR [+]
http://www.corranashworth.info
http://www.ville-oissel.fr