VIDÉO : LE BÂTIMENT 17
Voici un film de Julien Soudet, cinéaste à l’École Louis Lumière (93).
Comme un illustre avant lui – Alain Resnais, qui en 1957 réalisait « Le mystère de l’atelier 15 » filmé sur le site de l’usine Khulmann – il pose son regard sur le passé ouvrier qui fit prospérer la cité d’Oissel. Pour l’anecdote, j’avais croisé lors d’une sortie matinale « d’explo. urbaine« , et non sans-surprise, l’équipe du film en plein repérage, bonnet, gants, gros sabots (!) et appareils photos en main. Une rencontre insolite dans ce lieu que je fréquentais régulièrement à l’époque et où planait un silence de Cathédrale.
Ce documentaire a été projeté le 3 décembre 2011 à l’Espace Aragon, le cinéma Arts & Essais d’Oissel, en présence des anciens salariés du site et des osselien(ne)s.
Sources :
http://vimeo.com/40660717
Oissel Hebdo n°357
La fiche du film
Ce film est une enquête sur un endroit énigmatique, le bâtiment 17 de la friche industrielle de Francolor de Oissel, aujourd’hui déserté et silencieux, jonché d’objets abandonnés.
C’est pour ses qualités esthétiques que je m’y rends depuis quatre ans en tant que photographe. Mais je sentais que quelque chose m’échappait : ce qui s’est joué ici et qui résonne encore entre les murs. Le bâtiment a eu une autre vie avant, et d’autres occupants, qui eux ne venaient pas pour prendre des photos.
À travers le témoignage de quatre anciens ouvriers, tiraillés entre un sentiment de répulsion envers ce lieu où ils ont souffert et un profond désir de sauvegarder cette partie de leur histoire, ce film tente de comprendre quelles relations peuvent avoir ces hommes avec ce vestige du passé. Ils ont accepté à cette occasion d’y retourner. « Est-ce que vous trouvez qu’il y a quelque chose de beau ici ? ». C’est cette question que j’ai posé à Claude, Kader, Bernard et Christian.
6 Commentaires
Bonjour.
Merci pour l'article.
Au plaisir de vous rencontrer de nouveau au détour d'une friche.
Julien Soudet
Bonjour Monsieur,
C’est en cherchant le film d’Alain Resnais, « Le mystère de l’atelier 15 » tourné en 1957, que voulais voir, que j’ai découvert votre film.
J’ai travaillé chez Francolor de 1965 à 1969 dans les ateliers 14 et 15, qui fabriquaient des diazos.
Avant que j’entre dans la vie professionnelle, une dizaine d’industriels (Francolor, la Shell, la PEC, Saint Gobain…) s’étaient associés pour créer une classe qui formerait les opérateurs dont ils auraient besoin dans le futur. Cette formation spécifique s’appelait CAIC (Conducteur d’Appareils de l’Industrie Chimique) C’était la première classe de ce type. Pour mieux connaitre le milieu industriel qui nous attendait, nous avons tous fait un stage d’une quinzaine de jours et pour ma part, j’avais travaillé dans 2 ateliers, le 10 (essai en demi-grand) et le 35 (évaporateur concentrateur Kesner)
Après avoir obtenu le CAP, je suis rentré chez Francolor le 30 Août 1965 et j’ai fait mes premiers pas d’ouvrier dans l’atelier 14 qui était à l’époque, neuf. Quelque temps après, j’ai gagné l’atelier, 15 que je n’ai pas quitté jusqu’en 1969 (sauf pendant le service militaire)
C’est donc avec émotion et de bons souvenirs, que j’ai visionné votre film. Même si cet atelier est maintenant désaffecté, le bâtiment, les structures, les étages, les personnes qui retrouvent les gestes du passé et qui parlent de leur santé sous surveillance (amiante), éventuellement d’un musée, m’ont ramené quelques années en arrière et rappelé des noms et des situations que j’avais un peu oubliées.
Dans le générique de fin, vous remerciez René COURTOIS, pour sa participation à votre témoignage.
C’est une vraie surprise, car si c’est bien lui, nous étions au Lycée Blaise Pascal à Rouen dans cette fameuse classe de CAIC, et nous avons travaillé chez Francolor en même temps. Nous nous connaitrions alors depuis près de 50 ans !
Merci de votre travail, et au plaisir de vous lire éventuellement.
Jean PRAT
Bonjour Jean,
Merci d'avoir partagé vos souvenirs ici. Il y a tant de personnes qui ont travaillé sur ce site…
Je ne suis pas le réalisateur talentueux de cette vidéo ( Julien Soudet ) mai le "tenancier" de ce site où je me permets de relayer tout ce qui peut être issu de Oissel.
J'ai fait suivre votre commentaire et peut-être pourra-t-il vous répondre directement.
J'en ai fait de même pour René Courtois.
Pouvez-vous me contacter par email à lanarius.photos@gmail.com pour me transmettre votre adresse email ? Cela pourrait faciliter votre mise en relation.
Au plaisir,
Jero/Lanarius
Bonjour Jean,
Je suis très touché par votre commentaire, si le film vous a évoqué des souvenirs un peu oubliés, c'est que un de ses buts a été atteint !
René Courtois est le président de l'association des anciens ouvriers de ce site, c'est grâce à lui que j'ai pu réunir Claude, Christian, Bernard et Kader. Il a mis à ma disposition tout un ensemble de documents passionnants sur l'histoire de l'usine. N'hésitez pas à le contacter.
Ce fut une expérience inoubliable pour moi.
Merci pour message,
Julien Soudet
Bonjour,
Le film est actuellement inscrit en festival, c'est pourquoi je dois obligatoirement le protéger avec un mot de passe. Cela est provisoire et dans l'attente vous pouvez me contacter pour obtenir le mot de passe. Voici mon adresse : julien.soudet@hotmail.fr
Julien Soudet
@ Julien.
C'est noté merci. Et bon festival alors 😉