[ DOSSIER ] LA FIN DU SANATORIUM
RETOUR SUR DES ANNÉES « SAUVAGES »
Prélude – On l’appelait le sanat’, en souvenir de sa première vocation. Pour la p’tite histoire, il existait deux sanatoriums à Oissel. Le premier est apparu début 1900, rasé depuis. Notre sanat’ sera le second (celui de gauche, sur la carte postale) :
Après aménagements, il devint l’hopital d’Oissel et propriété du CHU de Rouen. Il sera finalement fermé à la fin des années 90.
Aucun projet de reprise ne sera retenu pour cet imposant édifice. Il restera relativement protégé des intrus durant les premières années. Puis, vers 2002, il vit sa ‘surveillance’ décroître jusqu’à un abandon total faisant ainsi le bonheur de locataires « sauvages » en quête d’un lieu d’expression : graffeurs, skaters, joueurs d’Airsoft ou Paintball, et autres photographes nocturnes 😉 … Véritable terrain de jeu, jusqu’à sa destruction devenue inévitable en 2008.
Glanés sur le net ou à la suite de rencontres, voici quelques témoignages, photos et vidéos.
2006 : LE SKATEPARK « INDOOR »
Chez nous on avait trouvé le même genre de batiment désafecté… On avait fait un park indoor dans le théatre de l’hopital au bord de la foret de Oissel et il a été pété par des wesh probablement… C’est pas les flics car une fois j’me suis fait controler dans le truc et il n’étais pas au courant du park ! » – source Forum Skate
200?-2008 : LE QG DU GRAFFITI
Cet hopital, c’était notre QG en tant que graffeurs, on y venait tout le temps ! Ça fait quelquechose de voir partir comme ça l’endroit où l’on a fait nos premières fresques (…) Ici sont aussi venus quelques grands de la région comme Ecloz, Idem, Ise, Shik, Kyze, Vaper… C’était un bel endroit malgré les apparences. » – Vibraone, graffeur
2006 : LES PARTIES D’AIRSOFT
L’hôpital à commencé à ce populariser en 2004. Au début il y avait seulement une fenêtre ou deux ou on pouvait rentrer (je me rappelle des escalades de fous avec mon pote juste pour rentrer dans l’hôpital). Les airsofteurs ont commencé à venir fin 2004, il y avait même des associations qui venaient ; Mais les forces de l’ordre sont venues (ce jour là ils croyaient que c’était le GIGN et du coup ils nous ont gazés à coup de « Lacrimo Laughing »). Donc l’hôpital à retrouvé son calme mais après il y a eu pas mal d’affluence de casseurs-tageurs qui dégradaient tout et même réussir à y mettre le feu. À l’étage il y avait une petite pièce dans laquelle il y avait une tonne de documents d’anciens patients et je pense que c’est ça qui à servi de combustible. Après il y a eu aussi la période des clochards et drogués qui venaient « zoner » dans l’hôpital (j’me souviens d’une rencontre avec un clochard complètement défoncé dans la morgue, belle frayeur ce jour là !).Et puis l’airsoft est revenu en masse en juin 2007 (Foxhound, Coyotes…) et les paintballeurs ont commencé à affluer après les vacances d’été. » – Adler, airsofteur
2007 : MA PREMIÈRE VISITE SUR LE SANATORIUM
C’est en juin 2007 que je découvre le site. Les murs et le sol, rendu glissant, gardent les stigmates des parties de paintball. L’atmosphère est pesante : le vent s’engouffre dans les longs corridors, fait sonner les morceaux de verre brisé et claquer les portes battantes. Carcasses de lits torturés, brancard oublié…
2007 : MES PREMIÈRES PHOTOS DU SANATORIUM
Début janvier 2008, nouvelles excursions, nocturnes cette fois-ci. Des séances photos avec l’ami Thomas BOIVIN, réalisées dans les sous-sols de l’hôpital.
2008 : LE SANATORIUM « BY NIGHT »
Janvier 2008 marque aussi le début de la démolition du site. De l’arrivée des pelleteuses au désamiantage. Une démolition suivie au jour le jour et qui durera plus de deux mois.
2008 : DÉMOLITION DU SANATORIUM
2010-2012 : DU SANATORIUM À L’ORÉE DU BOIS
Oubliées les parties d’airsoft ou les sessions photos « by night ». Aujourd’hui, c’est bien un nouveau quartier d’Oissel qui borne la forêt : « L’orée du bois », en lieu et place du vieux sanat’.
Sources complémentaires
· Le sanatorium des hommes, en cartes postales [ ici ]
· Le sanatorium, l’intégralité de mes photos [ ici ]