JOURNÉES DU PATRIMOINE À OISSEL : L’ÉGLISE SAINT-MARTIN (mise à jour 11/09/21)

Dans le cadre des Journées du Patrimoine, je vous propose une visite peut-être différente des rendez-vous dominicaux en l’église Saint-Martin d’Oissel. Un reportage réalisé avec l’autorisation du père Gauthier Mapana que je remercie.

[ Réédit ] Pour l’histoire, une première église existait à l’époque mérovingienne (5e-8e s.). En 1208, l’église voutée de bois, était dotée d’une nef éclairée de cinq petites fenêtres, d’un chœur et d’un transept. Le clocher fut reconstruit au 16e s. et l’église agrandie vers 1730. Un dessin conservé à la Bibliothèque Nationale de France et un autre, extrait d’un ouvrage d’Edouard Turgis, représentent l’église avant 1851.

L’édifice que nous connaissons aujourd’hui est donc plus récent. Culminant à 44 mètres, il a été réalisé dans le style gothique du 13e s. suivant les plans des architectes Barthélémy Père et Fils. Sa première pierre fut posée le 19 mai 1851 et sa construction achevée en 1871.

À partir de 1870, l’église de Oissel se distinguait par une particularité retranscrite ici :

« La fête de l’Assomption a été marquée à Oissel par une cérémonie d’un caractère particulier. Le 8 septembre 1870, au moment de nos grands désastres, M. le curé, en vue d’éloigner de la paroisse d’Oissel les malheurs qui pouvaient l’atteindre (…) fit voeu (…) d’ériger sur le sommet de l’église une statue de Saint-Joseph. En exécution de ce voeu, le jour même de l’Assomption, après l’office du soir et avant la sortie de la procession, la statue du grand Saint, exposée dans l’église, a été bénite solennellement, puis transportée au point culminant du choeur.
(…) L’église d’Oissel est la seule église du diocèse, nous le croyons du moins, qui soit surmontée en ce moment de la statue de Saint-Joseph. »

Source : Le propagateur de la dévotion à Saint-Joseph et à la Sainte famille (1871)

Cette sculpture, dont nous connaissons maintenant l’origine, a disparu.

Merci à Alexis DELOUM du Comité Citoyen pour la Sauvegarde du Patrimoine et de l’Environnement de Oissel et des Boucles de Seine, qui est l’auteur de cette découverte. Celle-ci est confirmée par d’anciennes cartes postales où la statue est bien en place. On peut penser qu’elle le soit jusqu’au début de la 2e Guerre Mondiale. Qu’est-elle devenue ? Qui s’en souvient ?

Je ne sais pas vous, mais moi je lui trouve un vrai charme à notre église. Je partage avec vous quelques détails de son intérieur baigné par la lumière d’un midi de mars.

Les peintures murales, qui disparaissent avec le temps, représentent le chemin de croix. Elles seraient l’œuvre d’une femme ukrainienne travaillant dans un atelier de céramique au début du 19e s.

Les vitraux du 19e s. ont été détruits lors des bombardements de 1944, peu avant la libération. M.Bernard, un artisan verrier de Rouen, réalisa ceux que nous pouvons voir aujourd’hui.

L’orgue est l’oeuvre de F. Van Den Brande. La console ayant disparu durant une longue période, il était injouable. Une nouvelle la remplace désormais.

Parmi les représentations ou les personnages qui ornent les petits arcs tout autour de l’autel, on retrouve l’Agneau Pascal qui est l’emblème de la ville de Rouen.

Avant la révolution, l’église possédait trois cloches. Les deux plus petites furent descendues et fondues en 1793. Celle restante, qui pesait près de 600 kg, sonna seule dans le clocher jusqu’en 1818, date à laquelle elle fut rejointe par deux autres : l’Ange Gabriel (390 kg) et Colombe (273 kg). Après avoir jugé le son des trois insuffisant, leur métal fut fondu pour réaliser deux nouvelles cloches en 1865 et on acheta une troisième.

Marie (1 222,50 kg), l’Ange Gabriel (867 kg) et Joséphine (605 kg), les 3 cloches bénies en 1865, n’ont depuis, plus bougé du clocher et sonnent plutôt pas mal :

La cloche « Marie » (au premier plan) en 2007 :

Je souhaitais reproduire l’expérience de 2007 où j’avais eu le privilège de les observer de près. C’est désormais impossible. L’accès au clocher est interdit pour des raisons évidentes de sécurité mais pas forcément celles auxquelles on pense. / L’explication à lire prochainement…

28 mars 2021 : Célébrations de Pâques en l’église Saint-Martin

Pour clore la visite, voici un exemple d’office religieux avec le père Gauthier Mapana, lors de la « Bénédiction des Rameaux » et de la « Messe de la passion » qui précèdent le dimanche de Pâques.

Sources :
· Oissel, Glanes, traditions, souvenirs, faits contemporains / E.Turgis (1886)
· Histoire de l’agglomération rouennaise, la rive gauche / G. Pessiot (1990)
· gallica.bnf.fr
· ville-oissel.fr